Nouveautés Jeux vidéo
Une petite histoire des adaptations de jeux vidéo en films
Le jeu vidéo est souvent comparé au cinéma, bien que les deux médias présentent des différences fondamentales : le jeu vidéo est interactif, le joueur étant acteur de l’histoire racontée, alors que le cinéma est passif, le spectateur étant… spectateur. Pourtant, cela fait bientôt 30 ans que le cinéma n’hésite plus à adapter des jeux vidéo, pour le meilleur (commercialement) ou pour le pire (souvent artistiquement) !
Avertissement : Nous ne traiterons pas des films inspirés par le jeu vidéo, comme Tron ou WarGames, mais de ceux adaptant des titres précis et identifiés. Nous laisserons aussi de côté les dessins animés, comme Pokemon, beaucoup trop nombreux pour être signalés, ainsi que la plupart des films qui n’ont pas bénéficié d’une sortie en salle mais directement en vidéo.
Tron, de Walt Disney, 1982, et le premier film Pokemon, 1998 : nous n'en parlerons pas
Petit glossaire :
Nanar : « des films particulièrement mauvais qu'on se pique de regarder ou d'aller voir pour les railler et/ou en tirer au second degré un plaisir plus ou moins coupable » (site Nanarland). Le nanar est drôle car mauvais, contrairement au navet qui n’est que mauvais.
Reboot : une nouvelle version d’un film/jeu vidéo à succès, avec une histoire et des enjeux différents. Lorsque l’histoire est la même, on parle de remake.
De l'action, et encore plus d'action : 2000-2010
Le succès commercial de la saga Resident Evil de Paul W.S. Anderson (six films avec Milla Jovovich qui tape sur des zombies de 2002 à 2017) donne des idées aux producteurs. La décennie 2000-2010 va donc voir plusieurs adaptations de jeux vidéo connus en films d’action. Une démarche au succès, on va le voir, plutôt limité…
2005 : Le film où Dwayne Johnson est le méchant : Doom
Sorti en 1993, Doom est un des jeux vidéo qui ont marqué l’histoire du média. Premier véritable jeu de tir à la première personne, il propose un gameplay nerveux sur un scénario complexe : aller du point A au point B en tuant tout ce qui bouge entre ces deux points (des démons extraterrestres, rassurez-vous). Ce n’est qu’en 2005 que ce jeu culte est enfin adapté en film. Il est réalisé par Andrzej Bartkowiak, un directeur photo ayant aussi dirigé quelques films, dont Roméo doit mourir. On retrouve au casting des acteurs dont la carrière est alors en train de décoller : Karl Urban (Le Seigneur des Anneaux), Rosamund Pike (James Bond : Meurs un autre jour) et The Rock, une star du catch qui commence à peine sa carrière d’acteur, dans le rôle du méchant (Le Retour de la Momie).
Malgré la popularité du jeu, le film est un échec commercial, ne rapportant que 58 millions de dollars pour 60 millions de budget. La faute au scénario minimaliste (mais digne d’un film d’action décérébré, ce qu’est le jeu vidéo !) et aux personnages caricaturaux dont The Rock, qui a l’excuse de débuter et qui fera mieux par la suite sous son vrai nom de Dwayne Johnson.
2007 : Le film avec un chauve : Hitman
Hitman est une série de jeux vidéo d’infiltration commencée en 2000, où l’on incarne un tueur à gages qui doit éliminer sa cible avec le maximum de discrétion. Tueur dont la caractéristique est d’être chauve avec un code-barres sur la nuque. Le Français Xavier Gens est choisi pour adapter cet univers en 2007, malgré une expérience de réalisateur faible mais encourageante (un prix du meilleur court-métrage au festival du film policier de Cognac en 2006). Le rôle-titre est incarné par Timothy Olyphant (le méchant de Die Hard 4) accompagné de la débutante Olga Kurylenko.
Cette fois-ci, l’adaptation est un succès commercial, avec 101 millions de dollars de recettes pour 24 millions de budget. Par contre, comme presque toutes les adaptations, le film est conspué par les critiques pour sa médiocrité et sa violence. Olga Kurylenko y gagne par contre ses galons d’actrice, et le rôle féminin principal de James Bond : Quantum of Solace l’année suivante.
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Connaissez-vous le PEGI ?
Un outil indispensable pour choisir un jeu vidéo adapté à son enfant quand on n’y connaît rien !
C'est en 2003 qu'est créé le PEGI - Pan European Game Information - sur le modèle de l'ESRB américain (créé en 1994)
Il s'agit d'un système d'évaluation des jeux vidéo mis en place par les éditeurs. Il n'a pas de valeur contraignante mais seulement informative, sur le contenu des jeux.
En France, l'utilisation du PEGI est obligatoire pour tout jeu vidéo, qu'il soit sur support physique ou en dématérialisé.
Sur le boitier du jeu, on trouve deux types d'icones.
Des icones en couleur indiquant l'âge recommandé d'accès au jeu. Cette icone ne détermine pas la capacité à jouer au jeu par rapport à sa complexité, mais une estimation d'âge lié à la représentation de contenus susceptibles de choquer. Classiquement la violence, la nudité ou le sexe, la grossièreté du langage...
Le PEGI retient 5 âges recommandés avec un code couleur correspondant : 3 et 7 ans (vert), 12 et 16 ans (orange), 18 ans (rouge)
A ces recommandations d’âge s’ajoutent si nécessaire des icones en noir et blanc précisant la nature du contenu "sensible", susceptible de choquer un joueur non-averti : violence, sexe, langage, usage de drogues…
Comme la signalétique mise en place par le CSA à la télévision, le PEGI est un outil indispensable à connaître pour éviter que les plus jeunes ne puissent accéder à des jeux qui ne leur sont pas destinés.
Pour plus de détails, cliquez ici
En 2001, le jeu de tir Max Payne marque les esprits par son univers très sombre, mais surtout son utilisation du bullet time popularisé par le film Matrix mais encore peu utilisé par le jeu vidéo. Il est adapté en film en 2008 par John Moore (En territoire ennemi), avec Mark Wahlberg (Les infiltrés) et Mila Kunis (la série That 70’s Show).
Cette adaptation reprend le même schéma que Hitman : un succès commercial (85 millions de dollars de recettes pour 35 millions de budget) mais un échec critique, cinéphiles et fans du jeu vidéo unis pour fustiger la réalisation, la trahison de l’œuvre originale et en prime le mauvais jeu d’acteur de Mark Wahlberg.
On rajoutera pour être complet trois titres passés inaperçus des spectateurs, ayant en commun d’être des adaptations de jeux de combat. Donc des jeux au scénario minimaliste voire inexistant…
2006 : DOA : Dead or Alive
D’un côté, une série de jeux de combat alliant gameplay technique et visuels lorgnant vers l’érotisme jusqu’au ridicule (les combattantes sont dotées de formes aussi généreuses que leurs tenues sont légères). De l’autre, un film sorti en 2006 et réalisé par le hongkongais Corey Yuen pour 30 millions de dollars. Avec un casting sans tête d’affiche et 7 millions de dollars de recettes, DOA fait un bide tant public que critique.
2009 : Street Fighter : Legend of Chun-Li
Le premier film sorti en 1994 et tiré du jeu vidéo du même nom avait l’avantage d’être un nanar, donc un mauvais film sympathique. Le second film réalisé 15 ans après par Andrzej Bartkowiak, le même réalisateur que Doom, n’a pas cet atout. Kristin Kreuk (découverte dans la série Smallville) prend la suite de l’inénarrable Jean-Claude van Damme du premier opus, mais ne sauve pas le film qui rapporte 12 millions de dollars pour 18 millions de budget, et sort directement en vidéo en France.
2010 : Tekken
A ce jour, la série de jeux Tekken compte 16 opus, le premier ayant fait sensation en 1994 en proposant pour la première fois des graphismes en 3D. Le film réalisé par Dwight H. Little (Sauvez Willy 2 et beaucoup de séries) coche hélas toutes les mauvaises cases : aucun acteur connu, les principaux personnages du jeu absents, un désaveu public par le créateur du jeu, et une absence totale d’intérêt de la part du public. Avec 1,7 millions de recettes pour 30 millions de budget (!), le film est un bide, encore un…
Heureusement, le temps des blockbusters arrive bientôt, et avec lui, le temps des succès populaires.